Rivière
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La qualité des rivières
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Le bon état des cours d’eau
Si la variabilité des caractéristiques chimiques et écologiques des rivières est en partie naturelle (en savoir plus sur le fonctionnement naturel des cours d’eau), elle peut être fortement accentuée par les activités humaines. Aux abords du cours d’eau ou sur son bassin versant, ces activités sont susceptibles d’impacter son état (en savoir plus sur les usages de l’eau et des milieux aquatiques).
Les premières mesures de la qualité des rivières sont effectuées dès les années 1970 pour évaluer ces impacts potentiels. Elles portent alors uniquement sur la contamination chimique de l’eau, sans tenir compte de l’écosystème dans son ensemble : seuls les paramètres physico-chimiques et la présence de certains polluants sont alors pris en compte. Progressivement, la biologie du milieu est considérée comme partie intégrante de la qualité du cours d’eau et est inclus à l’évaluation.
Une innovation introduite par la directive-cadre sur l’eau (DCE) est la prise en compte de l’ensemble des compartiments écologiques dans l’évaluation de la qualité d’un cours d’eau : l’eau, la faune, la flore, les habitats. Ainsi le bon état d’un cours d’eau requiert non seulement une bonne qualité de l’eau, mais aussi un bon fonctionnement des milieux aquatiques, évalué à partir d’éléments de qualité biologique animaux (poissons, invertébrés) et végétaux (plantes aquatiques), physico-chimiques (phosphore, nitrate, pH) et hydromorphologiques (état des berges, continuité de la rivière, etc.).
L’état d’un cours d’eau au sens de la DCE comprend deux aspects : un état chimique et un état écologique.
Les données d’état des cours d’eau, rapportées à la Commission européenne au titre de la DCE, sont accessibles sur le site Rapportage. Consultez l’état chimique et l’état écologique de près de 11 000 masses d’eau - cours d’eau.
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L’état chimique des cours d’eau
Les substances surveillées pour évaluer la qualité chimique d’un cours d’eau sont, en particulier, les pesticides, les métaux lourds, les hydrocarbures, les polychlorobiphényles (PCB), etc. (en savoir plus sur les polluants). La concentration de ces substances est comparée à des normes de qualité environnementale (NQE). Si la concentration de toutes les substances suivies est inférieure aux NQE, alors le cours d'eau est estimé en bon état chimique. Si une seule substance dépasse sa NQE, le cours d'eau n'atteint pas le bon état chimique.
En 2019, en France, parmi les 10 714 masses d'eau cours d'eau, 43,8 % sont en bon état chimique.
3. Pour aller plus loin
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L’état écologique des cours d’eau
Pour évaluer l'état écologique d'un cours d'eau, les paramètres qui le constituent sont comparés à une situation dite « de référence », où l'influence des activités humaines serait nulle. Si l'écart des paramètres mesurés par rapport à la situation de référence reste faible, alors le cours d'eau est estimé en bon état écologique. Plus l'écart est grand, plus le cours d'eau est considéré comme dégradé. La situation de référence tient compte des spécificités naturelles du cours d'eau : elle est par exemple différente pour un petit torrent de montagne et une rivière de plaine.
Dans le cas de milieux trop fortement modifiés, il se peut que l’atteinte du bon état écologique soit impossible parce que le milieu ne fonctionne plus comme un milieu naturel. L’objectif est alors d’atteindre un bon potentiel écologique, dont les critères d’atteinte sont adaptés.
Trois types de paramètres sont mesurés :
- les éléments de qualité biologique, à l'aide d’indices spécifiques, prennent en compte la présence ou l'absence de certaines espèces : les poissons, les invertébrés, les macrophytes (plantes aquatiques) et les diatomées (algues unicellulaires) ;
- les éléments de qualité physico-chimique : par exemple la température, l’oxygène dissous ou les nutriments (nitrates, phosphore) ;
- les éléments de qualité hydromorphologique, qui font référence aux caractéristiques morphologiques du cours d'eau et à sa dynamique hydrologique : variations de la largeur du lit, sinuosité, etc.
En 2019, en France, parmi les 10 714 masses d'eau cours d'eau, 43,3 % sont au moins en bon état écologique.
Pour aller plus loin
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L’état de conservation des espèces et des habitats
En parallèle de l’évaluation de l’état des cours d’eau dans le cadre de la DCE, deux directives dites « nature » (la directive « habitats-faune-flore » 92/43/EEC et la directive « oiseaux » 2009/147/EEC) conduisent à évaluer l’état de conservation des espèces et habitats d’intérêt communautaire, c’est-à-dire les espèces et habitats considérés comme étant les plus vulnérables, menacés, rares ou endémiques, de l’Union européenne.
Effectuée à une échelle beaucoup plus large que celle de la rivière - celle de la région biogéographique - cette évaluation concerne des espèces et des habitats aquatiques. Sur la période 2007-2012, en France, l’évaluation a ainsi porté sur 15 habitats et 44 espèces aquatiques.
L’évaluation de l’état de conservation d’un habitat repose sur plusieurs paramètres : son aire de répartition naturelle, la surface qu’il occupe, sa structure et ses fonctions spécifiques, ainsi que les perspectives qui lui sont associées. Les tendances sont aussi prises en compte, sur la base des menaces prévisibles et évaluables. En fonction de ces paramètres, l’état de conservation d’un habitat peut être favorable, défavorable inadéquat (en mauvais état sans être en danger d’extinction) ou défavorable mauvais (en danger d’extinction). En l’absence de connaissances suffisantes, il est déclaré inconnu.
L’évaluation de l’état de conservation d’une espèce repose également sur plusieurs paramètres : son aire de répartition naturelle, l’état de sa population, l’état de son habitat et les perspectives qui lui sont associées. Les tendances sont aussi prises en compte, sur la base des menaces prévisibles et évaluables, et les classes d’état de conservation sont les mêmes que celles d’un habitat.
Les données d’inventaire d’espèces (dont les espèces aquatiques) sont accessibles sur le site de l’INPN.
Consultez les données de plus de 178 000 espèces et 20 000 habitats.
Des listes rouges pour les espèces en risque d'extinction
Les espèces font l’objet d’une évaluation spécifique concernant leur risque d’extinction. Cette évaluation est réalisée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) sur la base de plusieurs critères, comme le nombre d’individus capables de se reproduire, le nombre de populations de l’espèce et leur isolement les unes par rapport aux autres, etc. Un risque est alors attribué à chaque espèce, depuis une “préoccupation mineure” jusqu’à un “danger critique” d’extinction.
Le Comité français de l’UICN adapte ces listes à la situation nationale. Révisées régulièrement, elles informent ainsi sur l’état biologique des espèces aquatiques. Par exemple, en 2010, parmi les 69 espèces de poissons d’eau douce de France métropolitaine évaluées, 15 sont menacées d’extinction (d’après UICN France). Sur le même périmètre, en 2012, 161 des 576 espèces de crustacés d’eau douce sont également menacées d’extinction (d’après UICN France).
Pour aller plus loin
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Les impacts potentiels du mauvais état d’un cours d’eau
La mauvaise qualité d’une rivière nuit à la vie de la biodiversité qui s’y déploie, et peut même provoquer la disparition des espèces les plus sensibles. Dans ce cas, seules les espèces les plus résistantes survivent dans un cours d’eau de mauvaise qualité, qui devient alors pauvre en diversité.
La santé et la sécurité des personnes peuvent aussi être menacées. La baignade peut devenir dangereuse, par exemple du fait du développement de bactéries ou d’algues microscopiques potentiellement toxiques (en savoir plus sur les contaminations bactériologiques et l’eutrophisation).
Lors de la production d’eau potable, les traitements de potabilisation permettent d’éviter les risques sanitaires (en savoir plus sur l’eau potable).
Ils ont cependant un coût : la mauvaise qualité d’une rivière participe à augmenter le prix de l’eau potable produite à partir de cette ressource. Et si la qualité devient trop mauvaise, il n’est plus possible de la rendre potable à un coût acceptable : la ressource doit être abandonnée.
Plus largement, tous les usages de l’eau et des cours d’eau peuvent être affectés par un mauvais état (en savoir plus sur les usages).
Un mauvais état chimique peut par exemple conduire à l’interdiction de consommer les poissons, impactant la pêche professionnelle. Les piscicultures puisant l’eau dans un cours d’eau dépendent elles aussi d’une bonne qualité d’eau, tout comme les éleveurs pour l’abreuvement du bétail. Le développement de végétaux envahissants, provoqué par un mauvais état écologique, peut contraindre le transport fluvial et la navigation de loisir. Le refroidissement des centrales est aussi vulnérable à ce type de perturbations, les végétaux étant susceptibles d’obstruer les conduites des systèmes de pompage et de refroidissement.
Heureusement, des solutions existent pour protéger et améliorer l’état des cours d’eau (en savoir plus sur la protection des rivières).
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Des programmes de surveillance pour suivre la qualité des cours d’eau
Depuis les premiers suivis réguliers de la qualité des cours d’eau, mis en place dans les années 1970, le réseau de stations de surveillance a évolué pour couvrir aujourd'hui l'ensemble du territoire et constituer le programme national de surveillance avec près de 5 000 stations.
En 2015, 3 740 stations de mesure permettent de surveiller la qualité des rivières françaises (métropole et outre-mer). Elles participent au programme de surveillance (contrôle de surveillance et contrôle opérationnel) des milieux aquatiques dans le cadre de la directive-cadre sur l'eau (DCE).
Ce programme de surveillance est conforme aux prescriptions de la DCE (en savoir plus sur la DCE). L'emplacement des stations de mesure n'ayant été modifié que lorsque cela était nécessaire, certaines stations enregistrent un historique de données de surveillance depuis 1971.
Le référentiel des stations de mesure de la qualité des cours d’eau est accessible sur le site du Sandre.
Portant en 1971 sur 66 paramètres, la surveillance menée en France en inclut aujourd’hui plus de 800. Elle couvre la physico-chimie, la biologie (à l'aide d'indicateurs dédiés), l'hydromorphologie, ainsi que la recherche et la quantification de polluants chimiques.
Les données de qualité des eaux de surface continentales (cours d’eau et plans d’eau) sont accessibles sur le site Naïades.
Consultez les paramètres physiques, les concentrations de substances chimiques, les inventaires d'espèces et l'hydromorphologie sur environ 5 000 stations de mesure.
Les actions de surveillance sont menées par l'État et ses établissements publics, qui sont en charge de la production de données sur un ou plusieurs aspects relatifs au cours d'eau. Si certaines données peuvent être acquises à l'aide de stations automatiques, beaucoup nécessitent une visite de terrain sur la station. Des bureaux d'études agréés pour ces mesures peuvent être chargés de réaliser les suivis.
Types de données | Physico-chimie / Chimie | Hydrobiologie (faune et flore) |
Hydromorphologie |
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Organismes producteurs | Agences de l’eau Offices de l’eau |
Agences de l’eau DREAL/DRIEE, OFB |
Agences de l’eau OFB |
Une surveillance spécifique pour certains usages
L’eau destinée à l’alimentation en eau potable (en savoir plus sur l’eau potable) ou à la baignade (en savoir plus sur les usages de loisirs) doivent respecter des normes de qualité spécifiques. La surveillance sanitaire porte ainsi sur des paramètres, en particulier bactériologiques, différents. Ces suivis sont indépendants de la surveillance des cours d’eau effectuée dans le cadre de la DCE. Ils sont réalisés par les ARS (agences régionales de santé).
Les données de qualité de l’eau du robinet sont accessibles sur le site Eau potable. Consultez les données sur l’ensemble des communes.
Les données de qualité de l’eau des sites de baignade sont accessibles sur le site Baignade. Consultez les données sur l’ensemble des sites.