Berge de rivière enrochée
© Redi-Rock International / Flickr - CC BY 2.0
L’artificialisation des milieux aquatiques
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Les sites de données concernant l'artificialisation des milieux
Le site Onde (Observatoire national des étiages) présente les données d’étiage des cours d’eau sur l’ensemble de la métropole.
Accédez aux observations visuelles réalisées par les agents départementaux de l'OFB pendant la période estivale sur l’écoulement des cours d’eau.
Le Sandre est le référentiel des données sur l'eau du Système d'information sur l'eau (SIE). Il est constitué d'un ensemble de spécifications qui décrivent les données ainsi que les règles et les formats d'échanges.
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Une modification de l’hydromorphologie des milieux aquatiques
L’hydromorphologie d’un milieu aquatique décrit sa morphologie, son hydrologie, et les relations qui existent entre les deux. Elle permet d’expliquer la forme que prennent les milieux, et comment cette forme évolue naturellement. L’hydromorphologie d’un milieu est un aspect déterminant de son fonctionnement. Par exemple, les paramètres hydromorphologiques d’une rivière incluent sa pente, la structure du lit et des berges, la nature des sédiments présents dans le fond, les variations du débit, etc. (en savoir plus sur l’hydromorphologie des rivières). Ces paramètres déterminent en retour l’aspect général de la rivière : très sinueuse, plutôt rectiligne, situation mixte avec une alternance des deux formes, etc.
L’aménagement d’un milieu aquatique est parfois réalisé pour permettre ou améliorer un usage de l’eau ou du milieu : par exemple, la construction d’un port sur les rives d’un lac pour permettre la navigation. Cette intervention modifie l’hydromorphologie du milieu (dans l’exemple cité, la structure des rives du plan d’eau). Ce peut être l’objectif même de l’aménagement - comme dans le cas de la déconnexion d’une rivière de son lit majeur par la construction d’une digue - mais c’est parfois une conséquence indirecte. Dans tous les cas, cette modification n’est pas sans impact sur le milieu (en savoir plus sur les impacts de l’artificialisation).
Un exemple d’artificialisation : création d’un port sur la rive d’un lac
© Office français de la biodiversité / Réalisation Matthieu Nivesse (d'après OIEau), 2018 - LO-OL
Tous les milieux aquatiques peuvent être concernés par l'artificialisation, depuis les petits ruisseaux jusqu’aux eaux littorales. Elle peut prendre des formes très variées : la modification du lit d’un cours d’eau et de ses berges, la construction d’ouvrages qui traversent les milieux (barrage, pont routier, etc.), l’extraction de sable ou de gravier, l’urbanisation du littoral, l’assèchement d’une zone humide, etc.
Selon la forme qu’elle prend, l’étendue de l’artificialisation est variable. Sur une rivière par exemple, la construction d’un pont routier provoque une modification du lit limitée au radier - la plateforme stable sur laquelle repose le pont. Au contraire, sa canalisation pour permettre la navigation provoque une artificialisation de tout le cours d’eau : modification du tracé, élargissement et approfondissement du lit, endiguement des berges, etc.
L’étendue de l’artificialisation varie selon les aménagements
© Office français de la biodiversité / Réalisation Matthieu Nivesse (d'après OIEau), 2018 - LO-OL
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L’artificialisation des sols dans le bassin versant
L'artificialisation intervient aussi à l’échelle du bassin versant, lorsqu’elle concerne les sols. Elle prend la forme d’un changement de leur usage, souvent complet et irréversible : par exemple la construction d’une route à travers un boisement, la création d’un parking à la place de terres agricoles, la viabilisation de prairies pour construire un quartier d’habitations, etc.
Une part importante des surfaces artificialisées devient alors imperméable (toitures, asphalte, goudron, etc.), ce qui modifie le cycle de l’eau dans le bassin versant, en augmentant le phénomène de ruissellement aux dépens de l’infiltration de l’eau.
Grille d'évacuation des eaux pluviales
© OIEau, 2018 - CC BY 3.0 FR
L’artificialisation, ce n’est pas que du béton
L’artificialisation des sols peut avoir lieu sans qu’il s’agisse d’une imperméabilisation. Par exemple, la transformation d’une prairie naturelle en parcelle cultivée est une forme d’artificialisation du sol. Le broyage des sols au « casse-cailloux » pour éliminer les affleurements rocheux qui gênent le travail du sol en est une autre.
Les impacts de ces artificialisations « sans béton » ne sont pas forcément moins durables. Les prairies naturelles sont par exemple des écosystèmes qui mettent plusieurs dizaines d’années à se mettre en place. En outre, si les pratiques culturales ont conduit à un enrichissement du sol par des engrais, certaines espèces ne sont plus capables de s’y implanter.
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Reboisement par régénération artificielle sur sol préparé, en Forêt domaniale de Rihoult-Clairmarais
© Lamiot / Wikimedia - CC BY 3.0
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Travaux d'épierrage dans un champ dans la Vienne
© Michel Bramard / Office français de la biodiversité
Il est difficile de mesurer précisément les surfaces artificialisées, mais les estimations varient entre 5 et 10% du territoire métropolitain (d’après SDES). Ces estimations montrent également qu’entre 1981 et 2012, 180 hectares de sols, en moyenne, ont été artificialisés chaque jour, soit un peu plus de 250 terrains de football.
Évolution des différents types de sols artificialisés
© SSP Teruti-Lucas, 2006 à 2012 (pas d'enquête en 2011)