Bassin de rétention des eaux pluviales
© OIEau, 2018 - CC BY 3.0 FR
Limiter les impacts liés aux usages industriels de l’eau
1
.
Prélèvements d’eau et rejets, des impacts potentiels sur les milieux aquatiques
En raison des prélèvements d’eau qu’elles impliquent, les activités industrielles contribuent à l’abaissement des niveaux d’eau des cours d’eau, plans d’eau et nappes souterraines (en savoir plus sur les prélèvements). En période sèche, ces prélèvements peuvent donc accentuer les basses eaux naturelles des milieux aquatiques et des nappes et leurs conséquences potentielles (en savoir plus sur la sécheresse).
Après utilisation et épuration de l’eau, les rejets d’eau épurée constituent un autre risque potentiel pour les milieux. Les eaux résiduaires peuvent contenir des substances potentiellement toxiques : métaux lourds, hydrocarbures, résidus de médicaments, etc., ainsi que des matières organiques et des éléments nutritifs. L’étape d’épuration permet d’éliminer une grand partie de ces polluants avant qu’ils n’atteignent les milieux aquatiques. Toutefois, si la performance des stations n’est pas suffisante pour éliminer tous les polluants, une partie de ces substances est susceptible d’être rejetée (en savoir plus sur la pollution de l’eau).
Les accidents industriels
Les accidents industriels représentent une menace spécifique. Rares, ces événements peuvent entraîner des contaminations soudaines et fortes des milieux, lorsque des déversements incontrôlés de substances polluantes interviennent.
En 2019, en France, on dénombre 1 774 accidents ou incidents impliquant des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). 41 % de ces accidents ont conduit à des rejets de matières de dangereuses ou polluantes.
2
.
Des bonnes pratiques pour réduire les prélèvements et limiter les pollutions
Par leurs bonnes pratiques, les exploitants industriels peuvent contribuer à diminuer voir supprimer ces impacts potentiels. En premier lieu, les économies d’eau aident à limiter les prélèvements : lutte contre les fuites, utilisation de technologies peu consommatrices d’eau tel que le refroidissement en circuit fermé, optimisation de l’usage de l’équipement (arrêt automatique des pompes par exemple), etc. La pose de sous-compteur peut permettre d’identifier les postes le plus consommateurs d’eau afin de les optimiser.
Protéger les milieux passe aussi par la réduction de la contamination des eaux usées et des eaux pluviales. L’exploitant peut réduire à la source cette pollution : choix des matières premières les moins polluantes, utilisation des technologies les plus propres, etc. D’autres bonnes pratiques visent à éviter tout accident, notamment concernant le stockage et la manipulation des substances potentiellement polluantes (stockage sécurisé, utilisation des doses adéquates, etc.).
Enfin, une bonne gestion des eaux pluviales sur l’exploitation permettent d’éviter qu’elles ne soient contaminées par des polluants avant de rejoindre le milieu naturel : utilisation de séparateur à hydrocarbures dans les zones de parking, collecte séparée des eaux pluviales, mise en place de bassin de rétention, etc.
3
.
Une réglementation relative aux prélèvements et aux rejets dans les milieux
La réglementation vise à protéger les ressources en eau et les milieux aquatiques. En amont de l’utilisation de l’eau, la réalisation d’ouvrages de prélèvement - qu’il s’agisse de forages dans les eaux souterraines ou de pompages dans les eaux de surface - est réglementée (en savoir plus sur la réglementation des prélèvements).
En cas de sécheresse, des dispositifs de restriction des usages sont par ailleurs déclenchés au cas par cas. n cas de crise importante, ces dispositifs peuvent entraîner la diminution voire l’interruption des activités industrielles très consommatrices d’eau (en savoir plus sur la sécheresse et les restrictions d’eau).
L’encadrement des rejets relève de la réglementation dite des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) ou, pour les installations qui ne sont pas ICPE, du règlement sanitaire départemental. Il est réalisé par l’intermédiaire de normes pour chaque substance, fixant les quantités maximales pouvant être rejetées. La valeur de ces normes est adaptée à la dangerosité de chaque établissement industriel. En outre, des prescriptions concernent aussi la réduction des risques industriels (mise en place d’un entrepôt sécurisé pour certaines substances dangereuses par exemple). D’autres réglementations imposent à certaines installations industrielles des normes de sécurité plus strictes lorsque cela est nécessaire.
En décembre 2014, en France, on dénombre environ 500 000 établissements relevant de la législation des installations classées dont :
- 32 178 installations soumises à autorisation ;
- 1 224 établissements présentant des risques d'accidents majeurs (Seveso).