L’érosion

Érosion des berges

Érosion des berges

L’érosion

Érosion
Pressions sur les milieux et risques
Les milieux aquatiques et les sols subissent une érosion naturelle qui emporte les sols et les roches qui les composent sous l’effet du vent, de l’écoulement de l’eau et de la gravité. Part du fonctionnement naturel des milieux, l’érosion façonne et fait évoluer les paysages. Ce phénomène est susceptible d’être accentué fortement par les activités humaines et les aménagements, et peut se manifester de manière violente.

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L’érosion, un phénomène naturel

L’érosion désigne le déplacement de sol ou de roches sous l’action combinée de la gravité et des éléments naturels tels que le vent, la pluie, le ruissellement de l’eau ou les vagues. Ce phénomène naturel entraîne le transfert progressif de grands volumes de matière depuis l’amont des bassins versants vers l’aval.

Ce processus joue un rôle très important dans le façonnement des paysages. Il dessine la morphologie des côtes ou la forme et l’emplacement des vallées. Il est généralement lent, mais se produit parfois de manière brutale, sous forme de mouvements de terrain. Sur des centaines de milliers d’années, l’érosion « gomme » les reliefs et alimente les vallées des fleuves et les plages en sédiments divers : limons, sables, galets, etc.

L’érosion dans le bassin versant

L’érosion dans le bassin versant

L’érosion éolienne est provoquée par le vent, lorsque des particules de sol ou de roche se détachent et sont emportées. L’ampleur de ce processus dépend de la force du vent, mais aussi de l’exposition du sol ou de la roche, de sa cohésion, ou de la présence éventuelle de végétation. L’érosion éolienne ne provoque pas de phénomène violent et dangereux, mais elle participe à la perte de sols - notamment agricoles - et peut accentuer les autres formes d’érosion.

L’érosion hydrique est provoquée par l’eau, lorsqu’une partie des pluies ruisselle et entraîne avec elle des particules de sol ou de roche. Ce type d’érosion intervient surtout lorsque l’infiltration de l’eau dans le sol est faible : par exemple quand les pluies sont intenses, que le sol  est saturé d’eau, que le terrain présente une forte pente, etc. En plus des pertes de sols, ce type d’érosion peut générer des mouvements de terrain.

Les mouvements de terrain sont ainsi les manifestations violentes de l’érosion. Ils peuvent prendre la forme d’effondrements, de coulées boueuses, de glissements de terrain, etc. Les effondrements et les chutes de blocs résultent d’un effet combiné du gel - qui fracture et fissure la roche - et de la gravité - qui provoque leur chute. Ce phénomène a lieu essentiellement là où les roches sont exposées aux éléments : dans les zones de relief, sur le littoral et dans les vallées des cours d’eau très encaissés (gorges, falaises). Les coulées boueuses et les laves torrentielles relèvent davantage du mécanisme d’érosion hydrique : du sol et des sédiments sont emportés en grande quantité et se concentrent dans une vallée ou sur un versant. Les glissements de terrain se produisent en situation de saturation des sols en eau, lorsqu’une portion importante de sol se déplace lentement le long d’une pente.

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L’érosion est nécessaire au bon fonctionnement des milieux aquatiques

L’érosion joue un rôle dans le fonctionnement des milieux aquatiques. Elle permet en effet une “réponse” du milieu aux modifications de son hydrologie ou de sa morphologie, pour retrouver une situation d’équilibre. L’érosion perdure tant que le milieu n’a pas atteint cette stabilité.

Sur le littoral par exemple, l’énergie des vagues érode le rivage, qu’il s’agisse de falaises ou de plages. Cette érosion s’accompagne de la production de sédiments : sables, galets, etc., qui vont offrir en retour une résistance aux vagues. Lorsque la quantité de sédiments est suffisante pour dissiper toute l’énergie des vagues, le rivage ne subit plus d’érosion. Si ces sédiments sont emportés par les courants littoraux, l’érosion redémarre. C’est aussi le cas lorsque le niveau de la mer augmente.

Ce phénomène ne se limite pas au littoral, mais affecte aussi les berges et le lit des cours d’eau, et les rives des plans d’eau. Certaines rivières sont même constamment soumises à l’érosion : leur tracé n’est jamais définitif et serpentent dans la vallée, se déplaçant lentement au rythme des crues.

L’érosion naturelle dans les cours d’eau

L’érosion naturelle dans les cours d’eau

L’érosion naturelle sur la côte

L’érosion naturelle sur la côte

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Un phénomène potentiellement accentué par les activités humaines

L’érosion et ses conséquences peuvent être accentuées par les activités humaines exercées sur le bassin versant. Le retrait de la végétation naturelle (la déforestation, par exemple) augmente l’exposition des sols aux pluies et au vent, amplifiant le phénomène d’érosion, et entraînant ainsi un accroissement des pertes de sol. De la même manière, les sols cultivés qui demeurent à nu l’hiver après les labours sont plus exposés. Les modifications du parcours de l’eau dans le bassin versant peuvent également résulter de l’imperméabilisation des sols : le ruissellement est favorisé aux dépens de l’infiltration, ce qui accroît la capacité érosive de l’eau. L’érosion des sols et des milieux est alors favorisée vers l’aval.

Les aménagements des milieux, qui en modifient souvent la morphologie, peuvent perturber le phénomène naturel d’érosion, localement ou parfois à d’autres endroits du bassin versant. Les rivières et les fleuves sont particulièrement sensibles, du fait des crues régulières : la protection de berges par des enrochements peut ainsi accentuer l’érosion des berges sur une autre portion du cours d’eau. Sur le littoral, des digues ou ouvrages de protection inappropriés, le prélèvement de sables ou la construction d’infrastructures peuvent accentuer l’érosion côtière sur le rivage, altérant l’équilibre de la côte.

Carte érosion côtière 1990-2010

© Olivier Debuf / Office français pour la biodiversité

Carte érosion côtière 1990-2010