Dans le cadre de la directive « nitrates », des campagnes de surveillances sont menées environ tous les quatre ans depuis 1992 pour mesurer les concentrations en nitrates dans les milieux aquatiques, en particulier dans les zones soumises à des pressions agricoles. Ces résultats permettent de désigner des zones de protection spécifiques, dites zones vulnérables.
A partir des données produites lors de ces campagnes, l’Office International de l’Eau (OIEau) réalise tous les ans depuis 2006 un rapport d’étude visant à évaluer l’évolution des concentrations en nitrates dans les eaux de surface et souterraines.
Sur l’année hydrologique allant du 1er octobre 2016 au 30 septembre 2017, les données collectées montrent que pour les eaux de surface, 85% des stations analysées présentent des concentrations moyennes inférieures à 25 mg/l. Les concentrations supérieures à 40 mg/l sont observées sur 3% des stations, quasiment toutes situées en zones vulnérables, principalement dans le grand Ouest (nord de la Nouvelle-Aquitaine, Bretagne, Pays-de-la-Loire), secteur d’élevage, mais aussi dans les régions Centre-Val-de-Loire, Grand-Est, Occitanie et Ile-de-France, secteurs de grandes cultures (céréales et oléo-protéagineux). Depuis 1992-1993, la situation est à la stabilisation ou à la diminution pour 56,5% des stations communes à ces deux périodes. Les variations les plus marquées sont observées en zones vulnérables.
Concernant les eaux souterraines, 50% des stations présentent des concentrations moyennes inférieures à 25 mg/l, et 24% des concentrations supérieures à 40 mg/l. Ces dernières sont réparties sur l’ensemble du territoire mais le plus souvent dans les zones vulnérables. 54% des stations communes à 1992-1993 montrent une diminution ou une stabilisation. Comme pour les eaux de surface, les stations localisées en zones vulnérables semblent soumises à de plus fortes variations aussi bien en termes de diminution que d’augmentation, alors qu’en dehors des zones vulnérables, la situation est plus stable.