Un temps estival anormalement chaud, sec et très ensoleillé s’est installé sur la France durant le mois de mai. Malgré quelques épisodes orageux localement violents, notamment les 15 et 22, les pluies ont été rares et peu abondantes.
On a enregistré moins de dix jours de pluie sur l’ensemble du territoire. Les cumuls de pluie, généralement inférieurs à 40 mm, ont été déficitaires de 40 à 80 % sur la majeure partie du pays. Le déficit a même souvent dépassé 80 % de l’Occitanie à la vallée du Rhône et plus localement sur le reste de l’Hexagone. Des records mensuels de faibles cumuls ont été battus. Toutefois, les cumuls ont atteint ponctuellement 40 à 80 mm suite à des averses orageuses intenses. En moyenne sur le pays et sur le mois, la pluviométrie a été déficitaire* de 65 %. Mai 2022 est ainsi le mois de mai le plus sec depuis 1959 devant mai 1989 et mai 2011, déficitaires de près de 60 %.
Ce mois de mai se classe également au 1er rang des mois de mai les plus chauds depuis le début du XXe siècle avec une température moyenne de 17.8 °C, soit 2.7 °C au-dessus de la normale*. De très nombreux records de chaleur et de douceur nocturne ont été battus du 19 au 23 sur une grande partie du pays puis les 28 et 29 sur la région PACA et la Corse. Les maximales ont été particulièrement chaudes, atteignant en moyenne 23.9 °C soit 3.9 °C de plus que la normale. Des records de nombre de jours avec plus de 25 °C ont été battus sur la quasi-totalité du pays et à plus de 30 °C sur la moitié sud.
Le déficit de précipitations associé aux températures très élevées a contribué à la poursuite et à l’accentuation de la sécheresse des sols superficiels déjà présente fin avril sur une grande partie du territoire. Au 1er juin, l'équivalent en eau du manteau neigeux est déficitaire sur les Pyrénées, les Alpes et la montagne corse.
Après une recharge particulièrement déficitaire, la période de vidange a débuté dès janvier-février avec deux à trois mois d’avance. En mai, la vidange se poursuit et l’ensemble des nappes observent des niveaux en baisse.
Les pluies insuffisantes durant l’hiver ont fortement impacté l’état des nappes et la situation s’est rapidement dégradée à partir de février 2022. Les niveaux des nappes se situent généralement autour ou en-dessous des niveaux moyens des mois de mai. La situation est particulièrement préoccupante, avec des niveaux bas à très bas sur les nappes entre Périgord, Vendée, Maine et Touraine ainsi que sur les nappes de la Côte d’Azur, de Provence et du Bas-Dauphiné.
Au 13 juin, 55 départements ont mis en œuvre de mesures de restrictions des usages de l’eau. À titre de comparaison, 14 départements étaient concernés en 2021 et 13 départements étaient concernés en 2020.