Les conditions anticycloniques ont dominé et le soleil a été particulièrement généreux sur le nord de l’Hexagone. Les passages perturbés ont été assez rares pour la saison avec souvent moins de dix jours de pluie et généralement peu actifs excepté du Languedoc-Roussillon aux Cévennes, au pied des Pyrénées et sur l’est de la Corse.
Du 11 au 13, un épisode méditerranéen intense a généré des pluies diluviennes des Pyrénées-Orientales à la Montagne Noire et à l’Ardèche avec des cumuls remarquables, parfois records pour un mois de mars sur l’Aude, l’Hérault et le sud du Tarn. Il s’est également accompagné d’abondantes chutes de neige sur le relief des Cévennes avec 1 mètre à 1,50 mètres de neige au-dessus de 1500 mètres. Les cumuls de pluie ont été déficitaires de 30 à 70 % sur une grande partie du territoire et le déficit a souvent dépassé 70 % au nord de la Seine et sur le flanc est. Ils ont été plus conformes à la saison du Pays basque à Midi-Pyrénées, voire excédentaires de plus de 20 % par endroits et ont atteint une fois et demie à localement sept fois la normale sur le Languedoc-Roussillon. Sur l’Hérault, le cumul mensuel moyen a dépassé quatre fois et demie la normale classant ce mois de mars au cinquième rang des plus arrosés sur la période 1959-2022. En moyenne sur le pays et le mois, la pluviométrie a été déficitaire de près de 40 %.
Les sols superficiels se sont nettement asséchés sur la majeure partie du pays, tout particulièrement sur la région Provence-Alpes-Côtes d’Azur, la Corse, le Nord-Est et le Poitou. Toutefois, ils se sont nettement humidifiés sur le Languedoc-Roussillon et restent souvent très humides sur le nord des Alpes et le long des Pyrénées.
La période de recharge 2021-2022 a été courte et peu active sur l’ensemble des nappes. La phase de vidange des nappes s’est progressivement mise en place depuis février 2022, les pluies efficaces ayant généralement été déficitaires et la végétation reprenant ses droits. Courant mars, les tendances d'évolution sont hétérogènes et dépendent de la pluviométrie locale et de l’inertie de la nappe.
Certaines nappes montrent des situations moins favorables, avec des niveaux bas, voire localement très bas, par rapport à tous les mois de mars notamment dans le Périgord, le bassin Angoumois, en Bourgogne-Franche-Comté, en secteur Saône aval et Rhône amont. Le niveau des nappes de Corse, de Provence et de la Côte d’Azur est bas, du fait de faibles recharges en 2020-2021 puis en 2021-2022. Des maxima annuels semblent déjà avoir été atteints sur les nappes alluviales du littoral de la Côte d’Azur.
Au 11 avril, 8 départements ont mis en œuvre de mesures de restrictions des usages de l’eau. À titre de comparaison, sur la même période l’an passé, 2 départements étaient concernés et 3 départements étaient concernés par un arrêté préfectoral de limitation des usages en 2020.