Ce mois d’octobre, très pluvieux, a été marqué par des intempéries exceptionnelles liées au passage de la tempête « Alex » qui a généré un épisode méditerranéen historique sur les Alpes-Maritimes le 2 octobre.
Les épisodes pluvieux ont été plus fréquents qu’à l’ordinaire hormis du Languedoc à la vallée du Rhône. La pluviométrie a été excédentaire de plus de 25 % sur la majeure partie du pays.
L’excédent a souvent atteint une fois et demie à deux fois la normale près des côtes de la Manche, de la Bretagne à la Nouvelle-Aquitaine et à Midi-Pyrénées ainsi que des Hauts-de-France aux Alpes et à la Côte d’Azur. Il a dépassé deux fois et demie la normale sur le nord de la Bretagne, le sud des Landes et les Alpes-Maritimes. En revanche, les cumuls de pluie ont été déficitaires de plus de 50 % des Pyrénées-Orientales au sud du Massif central et à la Provence ainsi que sur le nord-est de la Haute-Corse et la côte orientale de l’île de Beauté. En moyenne, sur l’ensemble du pays, compte tenu des territoires très arrosés, l’excédent a été proche de 40%.
Les sols se sont ainsi nettement humidifiés et présentent un indice d’humidité une fois et demie supérieur à la normale pour la même date, sur une large partie ouest du pays. Les sols restent toutefois relativement secs en Alsace, Meuse, ainsi que sur l’ouest du bassin parisien, voire très secs dans les principales zones en déficit pluviométrique que sont le pourtour méditerranéen jusqu’en Provence ainsi que le nord et l’est de la Haute-Corse.
Concernant les eaux souterraines, les niveaux des nappes sont en phase de transition. La recharge exceptionnelle de l’hiver dernier a permis le maintien de niveaux satisfaisants pour la plupart des nappes. Les précipitations importantes et la mise en dormance de la végétation permettent d’initier une recharge des nappes. Les niveaux sont en hausse sur les nappes réactives et les secteurs les plus arrosés tandis que les niveaux des nappes inertielles et des secteurs en déficits pluviométriques sont toujours en baisse ou se stabilisent. Ainsi, une grande partie du territoire ouest et nord a bénéficié d’une forte pluviométrie permettant d’attendre des niveaux de nappes très satisfaisants. Les niveaux des nappes sont particulièrement hauts dans le bassin Adour-Garonne et en Bretagne. Malgré un début de recharge initié, la situation des nappes reste dégradée dans l’est avec des niveaux bas à très bas dans les régions Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes et en Limousin.
En septembre, les débits des cours d’eau ont augmenté sur l’ensemble du pays avec une forte diminution des stations présentant des valeurs inférieures au médian, 22 % contre 73 % en septembre.
Au 1er octobre, le taux de remplissage des retenues a peu évolué par rapport au mois précédent sur l’ensemble du territoire.
Au 16 novembre 2020, 6 départements ont mis en œuvre des mesures de restrictions des usages de l’eau. À titre de comparaison, sur la même période l’an passé, 18 départements étaient concernés par un arrêté préfectoral de limitation des usages. Ce chiffre était de 31 en 2018.