Au cours de l'année hydrologique 2018-2019, le cumul de précipitations a été déficitaire de près de 20 % en moyenne sur la France. Tous les mois, décembre 2018 excepté, ont connu des cumuls de pluie inférieurs à la normale. Les précipitations sont ensuite restées déficitaires sur ces régions hormis en juin sur le Centre-Val de Loire et le Limousin. Ainsi, une sécheresse hydrologique sévère perdure sur le centre du pays.
Les précipitations du mois d'août ont été géographiquement très contrastées. Les passages perturbés ont été peu fréquents, excepté sur le Nord-Ouest et les pluies généralement peu abondantes. Toutefois, de violents épisodes orageux se sont accompagnés de pluies localement diluviennes, notamment sur un axe allant des Pyrénées centrales au sud de l’Auvergne et au Jura ainsi qu’en Corse, de l’Île-Rousse à Bonifacio. Les températures élevées qui ont dominé durant l’été associées à une pluviométrie déficitaire de plus de 30 % du Limousin au Nord-Est, ainsi que sur le pourtour méditerranéen, ont contribué à l’assèchement des sols superficiels sur ces régions. La sécheresse des sols déjà présente à la fin du printemps sur le centre de la France a persisté et s’est étendue au Nord-Est au cours de l’été, tandis que les sols du pourtour méditerranéen de l’Aude à l’Ardèche et au Var, ainsi que des Savoies, se sont nettement asséchés.
Concernant les eaux souterraines, la vidange s’est poursuivie durant le mois d’août, et la plupart des niveaux observés diminuent. Ces niveaux se situent généralement en-dessous des niveaux moyens des mois d’août et traduisent une recharge peu abondante, du fait de précipitations faibles et parfois tardives durant l’automne et l’hiver 2018-2019. Un nombre marqué de réservoirs affiche des niveaux modérément bas à bas. Les nappes du sud de l’Alsace, de Bourgogne, d’Auvergne-Rhône-Alpes et du sud de Centre-Val-de-Loire présentent des niveaux peu satisfaisants, bas à très bas. Seules certaines nappes réactives, ayant bénéficié des pluies excédentaires d’août, présentent des niveaux modérément hauts à hauts : nappes du sud Vendée, de l’Adour et de Corse. Enfin, les niveaux sont généralement très inférieurs à ceux de l’année précédente à cette même époque. La situation est néanmoins globalement moins dégradée que celle d’août 2017.
Le taux de remplissage des retenues est à la baisse, en particulier sur les bassins versants du Rhin, de l'Adour et de la Neste. Concernant les débits, la situation par rapport au mois de juillet s'améliore légèrement sur certains secteurs, comme l'Allier et le Rhône, mais elle reste critique sur le bassin de la Loire et l'amont de la Garonne. Au 12 septembre, 87 départements ont mis en oeuvre des mesures de restrictions des usages de l’eau.
À titre de comparaison, sur la même période en 2018, 61 départements étaient concernés par au moins un arrêté préfectoral de limitation des usages. Ils étaient 78 en 2017 et 45 en 2016.