Environ 900 substances chimiques, présentes dans les produits de la vie courante et les pesticides, sont considérées comme des perturbateurs endocriniens par l’Anses*. Ils peuvent perturber les fonctions biologiques de certaines espèces, notamment la reproduction. Parmi les effets observés, le phénomène d’intersexualité correspond à un processus de féminisation ou de masculinisation anormale des individus. La contamination est particulièrement marquée dans les milieux aquatiques et concerne notamment les poissons.

L’intersexualité est définie comme la présence simultanée de tissus mâle et femelle dans les gonades. Différents indices ont été calculés et sont présentés dans ce mémO afin de décrire ce phénomène. De fortes disparités existent à la fois entre les sites retenus et entre les espèces étudiées.

Ce nouveau numéro des mémOs présente les résultats d’une étude de grande ampleur menée par l’Ineris** sur 4 espèces de cyprinidés en France : Gardon, Goujon, Vairon et Chevaine. Cette étude s’appuie sur des pêches à l’électricité réalisées par l’OFB durant 8 ans sur des cours d’eau de métropole, au niveau de 237 sites. Parue en 2019, elle a permis d’établir une cartographie de l’intersexualité des cyprinidés en France.