Balade en canoë sur une rivière
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Gestion des rivières : une autre manière de voir et de décider
Renforcer la prise de conscience de l’importance des services fournis par les rivières - et de leur vulnérabilité - pour mieux articuler les besoins et usages humains avec la protection des écosystèmes aquatiques, telle était l’ambition du projet de planification stratégique des écosystèmes des rivières alpines (SPARE) qui vient de s’achever.
En travaillant sur des cas concrets (les rivières Drôme en France, Soča en Slovénie, Dora Baltea en Italie, Steyr en Autriche, et Inn-Engadine en Suisse), les organismes de recherche et les acteurs de la gestion de l’eau, partenaires du projet, ont souhaité montrer comment les stratégies de gestion des rivières peuvent être améliorées en intégrant davantage les citoyens. « L’implication citoyenne répond à des enjeux fondamentaux pour une gestion partagée et pérenne des cours d’eau, qui vont de l’acceptabilité des décisions à la prise des décisions elle-même », précise Sabine Girard, spécialiste des politiques territoriales de l’eau au LESSEM et coordinatrice du projet SPARE pour Irstea.
Irstea, accompagnateur de la mise en œuvre de la démarche participative
Experts depuis près de 15 ans des méthodes participatives adaptées à la gestion et à la gouvernance de l’eau (création notamment de la suite d’outils COOPLAAGE par l’unité G-EAU), Irstea a coordonné ce volet central du projet. À partir d’une démarche et d’outils déjà éprouvés, une même méthode générique a été proposée aux pilotes des cinq cas d’étude ; avec l’aide des chercheurs d’Irstea, celle-ci a ensuite été déclinée localement au cours du projet pour être adaptée au contexte spécifique de chacune des rivières étudiées (choix des outils de participation à mettre en œuvre par exemple). « L’originalité du projet SPARE a été d’amener les citoyens à contribuer réellement à l’élaboration de propositions d’actions pour leur rivière, mais aussi à participer à la définition même du mode opératoire de leur contribution. De plus, nous avons poussé plus loin la démarche de concertation habituellement employée, notamment en France, en intégrant non pas des représentants d’usagers, mais des usagers et des citoyens eux-mêmes », précise la chercheuse.