Verre d'eau du robinet
© Marines, Quantico, USA - CC0
Eaux de consommation : l’Anses propose une méthode pour identifier les métabolites de pesticides pertinents
Les pesticides diffusent dans les milieux naturels où ils peuvent s’y transformer en une ou plusieurs autre molécule appelée "métabolite". Ces métabolites chimiques sont susceptibles de contaminer les ressources en eau, voire l’eau distribuée au consommateur.
Les contrôles de qualité des eaux révèlent de plus en plus de situations de dépassement des limites de qualité réglementaires nécessitant des mesures de gestion avant distribution.
Afin de répondre à ces enjeux, la Direction générale de la santé a saisi l’Anses pour définir une méthodologie permettant d’identifier les métabolites pertinents réglementés par la directive relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). L’Anses propose ainsi aux autorités de gestion une méthode pour identifier, parmi les métabolites de pesticides, ceux qui devront faire l’objet d’une attention prioritaire au regard des enjeux sanitaires associés à la consommation de l’eau de boisson.
Au contact des différents milieux dans lesquels ils diffusent, les pesticides peuvent se dégrader en métabolites, en fonction de leurs caractéristiques et des conditions physico-chimiques qu’ils rencontrent. Ces métabolites peuvent s’accumuler dans les différents compartiments de l’environnement : sols, eaux de surface et eaux souterraines, sédiments, plantes, atmosphère, et sont susceptibles de contaminer les ressources en eau, voire les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH).
Pour protéger la santé humaine, le contrôle sanitaire de la qualité des EDCH mis en œuvre par les Agences régionales de santé (ARS) a évolué en termes de nombre de substances recherchées et en terme de performance des méthodes d’analyse. Ainsi, en France, ce sont près de 700 substances et une quarantaine de métabolites (2) qui font l’objet de contrôles périodiques dans les EDCH. Plus de 3 millions de résultats d’analyse sont ainsi produits chaque année.
Dans le cadre de ces contrôles, des résidus de pesticides ou des métabolites sont détectés au-delà des limites de qualité dans différentes situations locales. En situation de dépassement de la limite de qualité, la réglementation prévoit des actions de gestion d’un coût et d’une complexité variables (interconnexion, dilution, traitement renforcé avant distribution, protection accrue de la ressource, etc.) en vue de rétablir la conformité de l’eau à la limite de qualité (soit 0,1 µg/L pour chaque métabolite pertinent).