Bulletin de situation hydrologique Eaufrance
Bulletin national de situation hydrologique de mars 2023
Les sols se sont asséchés sur la totalité du territoire et sont nettement plus secs fin février qu’ils ne devraient l’être à cette période de l’année.
Concernant l’état des nappes, l’absence de précipitations efficaces durant le mois de février a entraî-né une inversion des tendances, avec la moitié des nappes en baisse.
Le temps est resté sec sur notre pays hormis durant la dernière décade avec des remontées pluvieuses assez actives par endroits sur la Nouvelle-Aquitaine et le sud du Massif central du 22 au 24, suivies d’un retour d’est neigeux les 26 et 27 sur les régions méridionales en lien avec la tempête Juliette puis de précipitations très abondantes sur l’est de la Corse le 28. Les précipitations ont été déficitaires de plus de 50 % sur la majeure partie de l’Hexagone et plus localement sur le nord-ouest de la Corse. Le déficit a généralement atteint 75 à 90 % de la Bretagne aux frontières du Nord et du Nord-Est, sur une grande partie d’Auvergne-Rhône-Alpes, le nord et l’est de la région PACA ainsi que plus localement des Pyrénées centrales au Limousin et sur le sud des Pays de la Loire. Il a dépassé 90 % par endroits sur le nord et l’est de l’Hexagone et de nombreux records de faible pluviométrie ont été battus. Les cumuls ont été en revanche excédentaires sur l’est de la Corse, atteignant localement une fois et demie à deux fois et demie la normale. En moyenne sur le pays et sur le mois, le déficit a atteint 75 %, classant février 2023 au 4ème rang des mois de février les plus secs depuis 1959, derrière les mois de février 2012, 1965 et 1959. Sur la période 1959-2023, ce mois de février se classe au second rang des mois de février les plus secs derrière février 1959 sur la Normandie, l’Île-de-France, le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté et derrière février 2012 sur l’Occitanie.
Avec le manque de pluies significatives durant plus d’un mois du 21 janvier au 21 février, les sols se sont asséchés sur la totalité du territoire et sont nettement plus secs fin février qu’ils ne devraient l’être à cette période de l’année. La situation des sols fin février correspond à une situation normalement observée mi-avril, soit près de deux mois d’avance. Il s’agit d’un assèchement moins important que ce que l’on observe habituellement sur les mois d’été, mais remarquable pour la saison hivernale durant laquelle les sols se sont asséchés sur tout le territoire de façon précoce. Les départements de l’Aude et des Pyrénées-Orientales sont particulièrement concernés, atteignant des valeurs record de faible humidité des sols superficiels.
Concernant l’état des nappes, l’absence de précipitations efficaces durant le mois de février a entraîné une inversion des tendances, avec la moitié des nappes en baisse. Les nappes réactives, sensibles à l’absence de pluies, sont globalement en baisse. Les tendances sur les nappes inertielles sont plus contrastées. La recharge 2022-2023 reste déficitaire. De ce fait, la situation des nappes s’est dégradée et est peu satisfaisante. En effet, les pluies infiltrées durant l’automne sont très insuffisantes pour compenser les déficits accumulés durant l’année 2022 et améliorer durablement l’état des nappes. En conséquence, les niveaux des nappes restent sous les normales mensuelles avec de nombreux secteurs affichant des niveaux bas à très bas. Les niveaux sont nettement inférieurs à ceux de février de l’année dernière.
Concernant les débits des cours d’eau, la situation est particulièrement critique avec plus de 9 stations sur 10 (92 %) présentant des débits de base inférieurs à la médiane. La partie centrale du pays étant la plus marquée par la présence de nombreuses stations avec des valeurs inférieures à la décennale sèche.
Au 13 mars 2023, 7 départements ont mis en œuvre des mesures de restrictions des usages de l’eau au-delà de la vigilance. Il n’y en avait aucun en 2022 et 1 département en 2021.