
Bulletin national de situation hydrologique d'avril 2025

Bulletin de situation hydrologique Eaufrance
Bulletin national de situation hydrologique d'avril 2025
Le temps a été souvent sec et ensoleillé sur le nord de l’Hexagone mais plus perturbé sur la moitié sud et la Corse. Portées par un vent de sud à sud-est en lien avec la tempête Jana, les pluies ont été abondantes du 8 au 11 sur les régions méridionales, se bloquant sur le sud du Massif central. Ces remontées pluvieuses se sont poursuivies jusqu’au 15 sur la Corse. La tempête Martinho a piloté une nouvelle perturbation très active donnant d’importants cumuls de l’Occitanie aux Cévennes et à la région PACA du 21 au 24. Les passages pluvieux ont été plus rares sur la moitié nord mais suite à un net refroidissement en milieu de mois, des chutes de neige se sont produites du 12 au 16 du Massif central au Nord-Est, donnant jusqu’à 10 cm par endroits en dessous de 600 mètres, voire localement près de 20 cm dans la Nièvre.
Les précipitations ont été excédentaires des Pyrénées centrales à la moyenne vallée du Rhône et à la Méditerranée ainsi qu’en Corse et du val de Loire au Berry. Les cumuls mensuels ont souvent dépassé une fois et demie la normale sur le Sud-Est et l’île de Beauté, atteignant trois à cinq fois la normale sur les Bouches-du-Rhône, le Var et plus localement l’Ardèche. Plus conforme à la saison de l’est de l’Aquitaine au nord du Massif central, la pluviométrie a été généralement déficitaire de 25 à 75 % sur le reste du pays. Le déficit a dépassé 75 % sur les régions proches de la frontière belge ainsi que par endroits sur les Pays de la Loire et du massif des Vosges au Bas-Rhin. À l’échelle de la France et du mois, la pluviométrie a été déficitaire* de près de 20 %.
* : normales concernant température et précipitations : moyenne de référence 1991-2020
Les sols superficiels se sont humidifiés sur les régions méditerranéennes et restent très humides pour la saison sur les Cévennes. En revanche, ils se sont nettement asséchés sur le reste du pays, devenant plus secs que la normale de la Seine-Maritime et des Hauts-de-France au Grand Est ainsi que sur les massifs de l’Est et le nord de l’Auvergne, voire remarquablement secs près des frontières du Nord.
Après une recharge déficitaire en février et mars 2025, la vidange se généralise aux nappes d’une grande partie du territoire. Seul le sud-est a bénéficié de pluies efficaces excédentaires et observe des niveaux en hausse. Les situations sont contrastées selon les conditions météorologiques, l’état de la végétation et la réactivité de la nappe. Les niveaux des nappes du Roussillon et du massif des Corbières restent bas à très bas.
En mars 2025, la France connaît une situation contrastée avec des débits minimums mensuels supérieurs à la médiane au centre du pays, mais une hydraulicité globalement déficitaire (40-80% de la normale) sur la majeure partie du territoire, à l'exception notable du sud-est et de la Corse qui présentent des conditions excédentaires.
Au 15 avril 2025, 5 départements sont concernés par des restrictions des usages de l’eau au-delà de la vigilance dont 2 départements ont mis en œuvre des mesures de crise. À titre de comparaison en 2024 sur cette même période, 4 départements avaient mis en œuvre des mesures de restrictions des usages de l’eau et 45 départements étaient concernés en 2023.