Rejet d'une station d'épuration à Veauche station des Barrieux, Loire
© Yvan Falatas / Agence française pour la biodiversité
Les pressions et les risques dans les milieux aquatiques
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Les pressions sur les milieux et leurs impacts
Les activités humaines peuvent avoir de multiples conséquences sur le fonctionnement et la qualité des milieux aquatiques. Les actions qui provoquent des changements dans les milieux sont considérées comme des « pressions ».
Si une pression reste minime, l’état d’un milieu n’est pas nécessairement influencé. Par exemple, tant qu’un prélèvement d’eau reste négligeable par rapport au débit de la rivière, la qualité ou la biodiversité de cette dernière n’est pas modifiée. En revanche, si une pression est plus importante, ou lorsqu’elle se cumule à d’autres, elle peut avoir des conséquences néfastes, ou « impacts », sur la biodiversité ou le fonctionnement du milieu. Par exemple, la multiplication des pompages dans la même rivière peut en diminuer fortement le niveau, empêchant certains poissons d’accéder à leur site de reproduction.
Les pressions qui s’exercent sur les milieux aquatiques peuvent être catégorisées de la manière suivante :
- l’artificialisation des milieux, qui altère leur morphologie ou leur hydrologie ;
- les prélèvements d’eau pour divers usages, comme l’alimentation en eau potable ;
- la pollution de l’eau : rejets directs dans l’eau et introduction de substances dans l’environnement notamment ;
- les prélèvements d’espèces par la chasse, la pêche et la cueillette, parfois accidentels ;
- les introductions d’espèces exotiques, susceptibles de devenir envahissantes.
Les impacts de ces pressions peuvent ainsi affecter le fonctionnement des milieux aquatiques, la qualité de l’eau, les niveaux et les débits, ainsi que la biodiversité. Ils peuvent aussi impacter la santé humaine ou les usages de l’eau et des milieux aquatiques, en rendant certaines activités impossibles. Ils sont enfin susceptibles d’aggraver certains phénomènes naturels, notamment l’érosion, la sécheresse ou les inondations et submersions marines, ou leurs conséquences.
Les pressions sur les milieux aquatiques et les risques naturels liés à l’eau
© Office français de la biodiversité / Réalisation Matthieu Nivesse (d'après OIEau), 2018 - LO-OL
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Les risques liés aux milieux aquatiques et leurs impacts
De manière générale, les risques sont définis comme étant l’association d’un aléa - la probabilité de la survenue d’un phénomène naturel - et d’enjeux particuliers - l’existence de personnes, d’installations ou d’activités susceptibles d’être impactées par ce phénomène.
Les inondations : aléa, enjeu, risque
© Office français de la biodiversité / Réalisation Matthieu Nivesse (d'après OIEau), 2018 - LO-OL
Certains aléas sont indépendants des milieux aquatiques, comme les éruptions volcaniques ou les séismes. D’autres sont au contraire directement liés aux milieux, comme par exemple les inondations et submersions marines. La survenue de tels phénomènes est susceptible d’impacter les milieux ou les usages qui en sont faits.
Ces impacts peuvent être fortement accentués par certaines pressions. Par exemple, l’artificialisation des milieux - notamment l’augmentation des surfaces imperméables (bitume, toitures, etc.) - accroît le risque d’inondation, le ruissellement de l’eau de pluies étant favorisé par ces surfaces au détriment de son infiltration. Au contraire, d’autres actions peuvent diminuer la fréquence de survenue de l’aléa ou son intensité. Par exemple, la restauration de zones humides dans le lit majeur d’un cours d’eau peut agrandir le champ d’expansion des crues, ce qui réduit le risque d’inondation.
De la même manière, un risque peut être accentué par l’augmentation des enjeux. Dans le cas des inondations, la construction d’infrastructures dans une zone inondable a pour conséquence d’augmenter les dégâts potentiels en cas d’inondation. Au contraire, la relocalisation des biens et des personnes en dehors de la zone inondable contribue à diminuer les enjeux, et donc le risque.