En novembre 2023 les précipitations ont été excédentaires de 50% en moyenne sur la France et le mois se classe au 5e rang des mois de novembre les plus arrosés sur la période 1959-2023. La période de recharge a débuté avec de fortes remontées des niveaux : 48% des nappes sont au-dessus des normales.
Dans la continuité de la seconde quinzaine d’octobre, les passages pluvieux se sont succédés sans discontinuer. Ils ont été plus nombreux que la normale sur la majeure partie du pays. En revanche, ils ont été moins fréquents que la normale de la moyenne vallée du Rhône au pourtour méditerranéen ainsi que sur le nord-est de la Corse. Les précipitations ont été excédentaires de plus de 30% sur une grande partie du territoire. Les cumuls ont généralement atteint une fois et demie à trois fois la normale du Cotentin aux Hauts-de-France et au Grand Est, de la Franche-Comté aux Hautes-Alpes ainsi que du sud du Poitou-Charentes à l’ouest du Massif central et du piémont pyrénéen jusqu’au Pays basque. Ils ont été proches de la normale de l’ouest des Pyrénées à l’Ariège, sur le sud de la Corse ainsi que par endroits du nord-est de la Bretagne à la Bourgogne. En revanche, les pluies ont été déficitaires de plus de 30% sur l’est de la Haute-Corse et de plus de 50% des Pyrénées-Orientales à l’Ardèche et aux Alpes-Maritimes. Le déficit a généralement dépassé 75% du Roussillon à la Camargue et sur la Côte d’Azur. En moyenne sur le pays et sur le mois, la pluviométrie a été excédentaire de plus de 50%, classant novembre 2023 au 5e rang des mois de novembre les plus arrosés depuis 1959.
Les précipitations globalement excédentaires ont contribué à une très nette humidification des sols superficiels sur tout le pays à l’exception de l’est de la Corse et du pourtour méditerranéen. Les sols sont devenus proches de la saturation sur la majeure partie du pays. L’indice d’humidité des sols moyen sur la France, en dessous du 1er décile mi-octobre, est remonté durant la seconde quinzaine entre le 8e et le 9e décile où il s’est maintenu durant tout le mois de novembre, situation habituellement observée en janvier et février. L’indice d’humidité est resté entre le 8e et le 9e décile pour la Bourgogne-Franche-Comté et a dépassé le 9e décile pour la Normandie, les Pays de la Loire, le Centre-Val de Loire, le Grand Est, l’Ile-de-France, les Hauts-de-France et la Nouvelle-Aquitaine. Il a atteint des valeurs records pour la Nouvelle-Aquitaine du 4 au 16 novembre. Des crues et des inondations ont été observées des Vosges au département du Rhône et aux Pays de Savoie, en Charente-Maritime et en Vendée et surtout sur le Nord-Pas-de-Calais où elles ont été exceptionnellement durables.
En revanche, les sols sont restés secs à très secs autour du golfe du Lion ainsi que sur l’est de la Haute-Corse. L’indice d’humidité, proche du niveau record bas mi-octobre sur les Pyrénées-Orientales, est remonté entre le 1er et le 2e décile en novembre, situation comparable à celle observée normalement début octobre. Entre la médiane et le 1er décile sur la Haute-Corse durant la première quinzaine, l’indice d’humidité des sols s’est ensuite
maintenu en dessous du 1er décile.
Les précipitations abondantes de fin octobre et de novembre ont eu un impact bénéfique sur les nappes. La recharge des nappes a débuté et 78% des points d’observation sont en hausse. Les pluies infiltrées en profondeur ont permis d’engendrer une amélioration notable de l’état des nappes réactives et plus nuancée sur les nappes inertielles. La situation s’améliore considérablement : 41% des niveaux sont au-dessus des normales mensuelles en novembre (14% en octobre). L’état des nappes est géographiquement très contrasté. Les niveaux sont très favorables sur les nappes réactives des deux-tiers nord et du sud-ouest mais restent sous les normales pour les nappes de la Corse, du pourtour méditerranéen, de la plaine de la Limagne, du couloir Rhône-Saône, du sud de l’Alsace et du Bassin parisien.
Concernant les cours d’eau, globalement sur l’ensemble du territoire, les débits des cours d’eau se sont améliorés par rapport au mois précédent, les débits de base sont supérieurs à la médiane.
Au 12 décembre, 5 départements ont mis en œuvre des mesures de crise et 8 départements sont concernés par des restrictions des usages de l’eau au-delà de la vigilance. À titre de comparaison en 2022 sur cette même période, 28 départements avaient mis en œuvre des mesures de restrictions des usages de l’eau et 1 département était concernés en 2021, 3 départements en 2020 et 10 départements en 2019.