Construction d'un parking engazoné et gravier
© OIEau, 2018 - CC BY 3.0 FR
Limiter les impacts liés aux usages domestiques de l’eau
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Prélèvements d’eau et rejets, des impacts potentiels sur les milieux aquatiques
En raison des prélèvements d’eau qu’elle implique, l’utilisation de l’eau potable pour les logements et les équipements collectifs contribue à l’abaissement des niveaux d’eau des cours d’eau, plans d’eau et nappes souterraines (en savoir plus sur les prélèvements). En période sèche, ces prélèvements peuvent donc accentuer les étiages naturels et leurs conséquences potentielles (en savoir plus sur la sécheresse).
Après utilisation et épuration de l’eau, les rejets d’eau épurée constituent un autre risque potentiel pour les milieux. Les eaux usées peuvent contenir des matières organiques et des nutriments provenant des équipements sanitaires, mais aussi d’autres substances invisibles : résidus de médicaments, métaux lourds, etc. Les stations d’épuration permettent en effet d’éliminer une grand partie de ces polluants avant qu’ils n’atteignent les milieux aquatiques (en savoir plus sur l’épuration des eaux usées), mais certaines substances - pesticides et résidus médicamenteux en particulier - sont difficiles à éliminer. Lorsque la performance des stations n’est pas suffisante pour éliminer tous les polluants, une quantité plus ou moins importante d’eau polluée peut alors être rejetée (en savoir plus sur la pollution de l’eau).
Enfin, les eaux pluviales sont susceptibles elles aussi d’avoir un impact sur les milieux. Elles se chargent en substances polluantes durant leur ruissellement : pesticides dans les espaces verts et les jardins, zinc sur les toitures, hydrocarbures sur les routes et les trottoirs, etc. Si elles ne sont pas traitées en station d’épuration, les polluants qu’elles transportent rejoignent alors directement le milieu récepteur.
Réseaux unitaires et réseaux séparatifs
Dans certaines communes, les eaux pluviales sont collectées avec les eaux usées : il s’agit de réseaux unitaires. Cette solution permet le traitement en station d’épuration des petits volumes de pluies. Toutefois, lorsque les précipitations sont importantes (durant les orages par exemple), le volume d’eau à traiter peut dépasser la capacité d’accueil de la station, conduisant au court-circuitage de celle-ci pour une partie des eaux usées.
Disposer de réseaux séparés de collecte des eaux permet d’éviter le débordement d’eaux usées dans le milieu naturel par temps de pluie (en savoir plus sur la collecte et le traitement des eaux pluviales).
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Pour protéger les ressources en eau, des bonnes pratiques applicables par tous
Par leurs bonnes pratiques, tous les habitants contribuent à diminuer voire supprimer ces impacts potentiels. En premier lieu, les économies d’eau aident à limiter les prélèvements. Elles peuvent facilement être mises en place à la maison : privilégier les douches aux bains, ne pas laisser couler l’eau inutilement (lors du brossage des dents, de la vaisselle, etc.), laver sa voiture en station de lavage, etc. ne sont que quelques exemples.
Certains équipements permettent d’ailleurs de diminuer les quantités d’eau utilisées : mousseur des robinets, double commande des chasses d’eau, mode “économie” des appareils électroménagers, etc.
Un robinet qui goutte pendant une journée représente une perte de près de 100 litres.
Pour une chasse d'eau, la perte peut être de 400 litres par jour.
Protéger les milieux passe aussi par la réduction de la contamination des eaux usées et des eaux pluviales.
Les gestes à la portée de tous incluent par exemple le choix de produits d’entretiens de plus faible nocivité, et le respect des quantités préconisées. À l’échelle de l’habitation, il est important de s’assurer du bon raccordement des réseaux domestiques à la collecte des eaux usées et les installations d’assainissement autonomes doivent être contrôlées régulièrement pour vérifier leur bon fonctionnement.
Autre exemple, dans le jardin, remplacer les pesticides par un désherbage mécanique évite qu’ils ne soient emportés avec les eaux pluviales.
Les forages de puits qui ne sont pas réalisés correctement peuvent conduire à une contamination de la nappe d’eau locale. Il est donc primordial de respecter les prescriptions techniques lors de leur réalisation.
Les bonnes pratiques concernent aussi les municipalités. Pour éviter la contamination des eaux pluviales, elles doivent mettre en place une politique dite « zéro-phytos », c’est à dire l’entretien des espaces verts sans pesticides. Pour gérer les eaux pluviales, des aménagements spécifiques - les fossés enherbés et les bassins de rétention - permettent d’en favoriser l’infiltration.
Elles peuvent aussi agir en limitant les nouvelles surfaces imperméabilisées, par exemple en privilégiant le recours à des revêtements moins imperméables que le bitume.
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Parking végétalisé permettant l'évacuation des eaux pluviales
© OIEau, 2018 - CC BY-NC 3.0 FR
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Lardy, ville sans pesticide
© Marianne Casamance / Wikimedia - CC BY-SA 4.0
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Une réglementation relative aux prélèvements d’eau et aux rejets dans les milieux
En complément des bonnes pratiques, la réglementation vise à protéger les ressources en eau et les milieux aquatiques.
En amont de l’utilisation de l’eau, la réalisation d’ouvrages de prélèvement - qu’il s’agisse de forages dans les eaux souterraines ou de pompages dans les eaux de surface - est réglementée (en savoir plus sur la réglementation des prélèvements). Dans le cas des puits domestiques (c’est à dire pour une utilisation annuelle inférieure à 1000 mètres cubes), une déclaration en mairie est nécessaire.
En cas de sécheresse, des dispositifs de restriction des usages sont par ailleurs déclenchés au cas par cas. Ces restrictions s’appliquent aussi en fonction des utilisations qui sont faites de l’eau. Par exemple, le lavage des voitures peut être interdit si une situation de sécheresse perdure (en savoir plus sur la sécheresse et les restrictions d’eau).
D’autres règles visent à limiter les pollutions de l’eau : c’est par exemple ce qui explique l’interdiction de traiter les fossés avec des produits phytosanitaires.
Fossé riverain d'une habitation désherbé à l'aide de produit phytopharmaceutique.
Le désherbage chimique des fossés est une pratique interdite pour protéger les ressources en eau.
© OIEau, 2017 - CC BY 3.0 FR
Enfin, la réglementation détermine les modalités de traitement des eaux usées à mettre en œuvre dans le cadre de l’assainissement : modalités de collecte, conformité des équipements, qualité et volumes des eaux rejetées dans les milieux (en savoir plus sur l’assainissement). Ces règles s’appliquent de manière adaptée aux installations d’assainissement non collectif.
Le contrôle de l’application de cette réglementation est réalisé par plusieurs acteurs, notamment les services de police de l’eau dépendant du ministère en charge de l’environnement (en savoir plus sur la réglementation et le contrôle de son application). Concernant l’assainissement, c’est le service public d’assainissement non collectif (SPANC) de la collectivité locale (commune ou regroupement de communes) qui vérifie la conformité des installations autonomes.
Retrouvez les informations concernant les stations de traitement des eaux usées de France sur le portail d’information sur l’assainissement communal.
La planification de l’urbanisme
Le développement des zones d’habitation est susceptible d’impacter les milieux aquatiques, par l’augmentation des espaces artificialisés et des surfaces imperméables dans le bassin versant.
Pour prévenir cela, plusieurs documents de planification de l’urbanisme visent à en organiser les modalités : plans locaux d’urbanisme (PLU), schémas de cohérence territoriale (SCoT), etc. Ils peuvent notamment contenir des prescriptions sur la gestion des eaux pluviales.
Lorsqu’un SAGE (schéma d’aménagement et de gestion des eaux) est mis en œuvre, les documents d’urbanisme doivent y être compatibles.