Source de l'eau minérale Quezac, Lozère
© Myrabella / Wikimedia - CC BY-SA 3.0
La qualité des eaux souterraines
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Le bon état des eaux souterraines
Si la variabilité des caractéristiques chimiques des nappes peut différer selon les aquifères (en savoir plus sur le fonctionnement naturel des aquifères), elle peut être fortement accentuée par les activités humaines. À la surface des bassins versants, ces activités sont susceptibles d’impacter leur état (en savoir plus sur les usages de l’eau et des milieux aquatiques).
Les premiers suivis des eaux souterraines sont menés dans les années 1970 pour évaluer ces impacts potentiels. Ils portent alors sur quelques critères physico-chimiques, sans tenir compte de leur contamination potentielle par des substances issues notamment des produits phytosanitaires. Progressivement, le niveau des nappes - ou “suivi quantitatif” - est considéré comme partie intégrante de l’état d’une eau souterraine et est inclus à l’évaluation.
Une innovation introduite par la directive-cadre sur l’eau (DCE) est la prise en compte des relations qui lient les eaux souterraines aux eaux de surface (continentales et littorales). Ainsi, le bon état requiert non seulement une bonne qualité de l’eau - le bon état qualitatif - mais aussi un bon état quantitatif (en savoir plus sur le niveau des eaux souterraines).
Les données d’état des eaux souterraines, rapportées à la Commission européenne au titre de la DCE, sont accessibles sur le site Rapportage.
Consultez l’état chimique et l’état qualitatif de plus de 600 masses d’eau souterraine.
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L’état chimique des eaux souterraines
Les substances surveillées pour évaluer la qualité chimique sont, en particulier, les pesticides, les métaux lourds, les hydrocarbures, les polychlorobiphényles (PCB), etc. (en savoir plus sur les polluants), auxquelles s’ajoutent les contaminants microbiologiques (par exemple, les bactéries pathogènes).
La concentration de ces substances est comparée à des normes de qualité environnementale (NQE). Si la concentration de toutes les substances suivies est inférieure aux NQE, alors l’eau souterraine est estimée en bon état chimique. Si une seule molécule dépasse sa NQE, l’eau souterraine n'atteint pas le bon état chimique.
La liste des substances suivies et la valeur des NQE sont révisées régulièrement. Cela permet de tenir compte de l'utilisation de nouvelles molécules et de l'avancée des connaissances ou des techniques d'analyse.
En 2019, en France, parmi les 689 masses d'eau souterraine, 70,7 % sont en bon état chimique.
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Les impacts potentiels du mauvais état chimique des eaux souterraines
La mauvaise qualité d’une nappe souterraine peut contribuer à la dégradation des milieux aquatiques auxquels elle est liée (cours d’eau, étang, milieu humide, etc.) et nuire à la biodiversité qu’ils abritent.
La mauvaise qualité des eaux souterraines peut également avoir des impacts importants sur la production d’eau potable, celle-ci étant produite en majorité à partir de ressources souterraines. Les traitements de potabilisation permettent d’éviter les risques sanitaires (en savoir plus sur l’eau potable), mais ils ont un coût : la mauvaise qualité d’une eau souterraine participe à l’augmentation du prix de l’eau potable produite à partir de cette ressource. Si la qualité devient trop mauvaise, il n’est plus possible de la rendre potable à un coût acceptable : la ressource doit être abandonnée.
Plus largement, tous les usages de l’eau et des milieux peuvent être affectés par la mauvaise qualité des eaux souterraines (en savoir plus sur les usages), dans la mesure où elles sont reliées aux milieux aquatiques de surface. Si la mauvaise qualité se « transmet », les usages de ces milieux aquatiques sont également impactés.
Heureusement, des solutions existent pour protéger et améliorer la qualité des eaux souterraines (en savoir plus sur la protection des eaux souterraines).
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Des programmes de surveillance pour suivre la qualité des eaux souterraines
Depuis les premiers suivis réguliers de la qualité des eaux souterraines, mis en place dans les années 1970, le réseau de stations de surveillance a évolué pour couvrir aujourd'hui l'ensemble du territoire et constituer le programme national de surveillance avec près de 4 000 stations.
En 2015, 3 928 stations de mesure permettent de surveiller la qualité des eaux souterraines françaises (métropole et outre-mer). Elles participent au programme de surveillance (contrôle de surveillance et contrôle opérationnel) des milieux aquatiques dans le cadre de la directive-cadre sur l'eau (DCE).
Ce programme de surveillance est conforme aux prescriptions de la DCE (en savoir plus sur la DCE). L'emplacement des stations de mesure n'ayant été modifié que lorsque cela était nécessaire, certaines stations permettent de comparer les données de surveillance depuis le début du XXe siècle (d’après BRGM et OFB).
Le référentiel des stations de mesure du niveau et de la qualité des eaux souterraines est accessible sur le site du Sandre.
Portant en 1970 sur 48 paramètres, la surveillance menée en France en inclut aujourd’hui plus d’un millier. Elle couvre la physico-chimie, la microbiologie, la recherche et la quantification de polluants chimiques et le suivi quantitatif via la profondeur des nappes.
Les actions de surveillance sont menées par l'État et ses établissements publics, qui sont en charge de la production de données sur un ou plusieurs aspects relatifs aux eaux souterraines. Si certaines données peuvent être acquises à l'aide de stations automatiques, d’autres nécessitent une visite de terrain sur la station. Des bureaux d'études agréés pour ces mesures peuvent être chargés de réaliser les suivis.
Types de données | Physico-chimie / Chimie | Quantité |
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Organismes producteurs | Agences de l’eau, Offices de l’eau (et collectivités) | BRGM, DREAL/DRIEE (et collectivités) |
Une surveillance spécifique pour certains usages
L’eau destinée à l’alimentation en eau potable (en savoir plus sur l’eau potable) doit respecter des normes de qualité spécifiques. La surveillance sanitaire porte ainsi sur des paramètres, en particulier bactériologiques, différents. Ces suivis sont indépendants de l’évaluation de la surveillance des eaux souterraines effectuée dans le cadre de la DCE. Ils sont réalisés par les ARS (agences régionales de santé).
Les données de qualité de l’eau du robinet sont accessibles sur le site Eau potable. Consultez les données sur l’ensemble des communes.