Lac souterrain dans une grotte
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Le niveau des nappes souterraines
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Le niveau des nappes
Un aquifère est composé d’une zone supérieure dite non saturée, où les pores de la roche sont remplis d’air, et d’une zone inférieure dite saturée, où l’eau remplit tous les espaces disponibles. Le niveau de la nappe contenue dans cet aquifère correspond à la limite supérieure de la zone saturée. Un aquifère entièrement saturé est à un remplissage maximal et ne peut pas contenir davantage d’eau.
Le niveau d’une nappe dépend de la quantité d’eau qui entre dans la nappe par infiltration, et de la quantité qui en sort, vers les milieux aquatiques ou un autre aquifère.
Il existe donc une période de recharge de la nappe (plutôt l’automne et l’hiver) durant laquelle le niveau de l’eau dans l’aquifère monte.
Dès que la recharge cesse, le niveau baisse puisque la nappe continue de s’écouler à travers l’aquifère : c’est la période d’abaissement de la nappe. À la fin de l’été, le niveau de la nappe est au plus bas : il s’agit de l’étiage de la nappe.
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Une surveillance spécifique du niveau des nappes
La surveillance du niveau des nappes s’effectue en mesurant leur profondeur, c’est à dire l’épaisseur de la zone non saturée. Cette mesure s’effectue grâce à des dispositifs appelés piézomètres. Ce sont des forages réalisés depuis la surface, à l’intérieur desquels la profondeur de la nappe peut se mesurer (par exemple à l’aide d’un flotteur).
Depuis les premiers suivis réguliers du niveau des nappes souterraines, mis en place dans les années 1970, le réseau de piézomètres a évolué pour couvrir aujourd'hui l'ensemble du territoire, et constituer le programme national de surveillance des eaux souterraines avec près de 4 000 stations (en savoir plus sur la surveillance des eaux souterraines).
En 2015, en France, on dénombre 1 738 stations de surveillance des niveaux des nappes souterraines (ou piézomètres).
Elles participent au programme de surveillance des milieux aquatiques dans le cadre de la directive-cadre sur l'eau (DCE).
Les données relatives aux eaux souterraines sont accessibles sur le site Ades.
Consultez le niveau des nappes et les concentrations de substances sur plus de 4 000 stations de mesure.
Un bulletin de situation hydrologique régulier
Pour accompagner les gestionnaires de l’eau, un bulletin national de situation hydrologique (BSH) est réalisé chaque mois en métropole. Il est constitué d’un ensemble de cartes, graphiques et commentaires associés qui présentent la situation quantitative des ressources en eau sur le territoire : la pluviométrie (précipitations totales et précipitations efficaces), le débit des cours d’eau, le niveau des nappes souterraines, l’état de remplissage des barrages-réservoirs, l’observation des assecs en période d’étiage.
Accédez à tous les BSH.
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L’état quantitatif des eaux souterraines
Si le niveau des nappes varie naturellement au rythme des saisons (en savoir plus sur le fonctionnement naturel des aquifères), cette variation peut être fortement accentuée par les activités humaines : quel que soit leur usage, les prélèvements d’eau sont susceptibles d’influencer le niveau des nappes (plus sur les usages de l’eau et des milieux aquatiques). Les aménagements et les activités menées dans le bassin versant sont également susceptibles de modifier en partie le cycle naturel de l’eau (en savoir plus sur les pressions sur les milieux aquatiques).
En application de la directive-cadre sur l’eau (DCE), le bon état d’une eau souterraine requiert non seulement une bonne qualité de l’eau - le bon état qualitatif (en savoir plus sur la qualité des eaux souterraines) - mais aussi un bon état quantitatif : la variation saisonnière du niveau de la nappe ne doit pas menacer ni son équilibre à long terme, ni les milieux aquatiques qui lui sont liés.
Les données d’état des eaux souterraines, rapportées à la Commission européenne au titre de la DCE, sont accessibles sur le site Rapportage. Consultez l’état chimique et l’état quantitatif de plus de 600 masses d’eau souterraine.
Les mesures de niveau des nappes sont analysées pour déterminer la tendance à long terme, au-delà des variations saisonnières.
Si la nappe est globalement dans un état d’équilibre ou de hausse, alors elle est estimée en bon état quantitatif.
Si son niveau présente une tendance à la baisse, du fait de prélèvements et d’écoulements trop importants par rapport aux périodes de recharge, alors la nappe n’atteint pas le bon état quantitatif.
En 2019, en France, parmi les 645 masses d’eau souterraine, 88 % sont en bon état quantitatif.
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Les impacts potentiels du mauvais état quantitatif des eaux souterraines
Les eaux souterraines en mauvais état quantitatif voient leur volume diminuer d’année en année. Ce phénomène peut avoir des répercussions sur les milieux aquatiques qui en dépendent - une accentuation des étiages d’une rivière ou un assèchement d’une zone humide, par exemple - avec les conséquences associées sur la biodiversité qu’ils abritent. À terme, une telle situation peut conduire au tarissement de la nappe. Temporaire pour celles dont le renouvellement est rapide, ce tarissement peut s’avérer durable pour les nappes au faible renouvellement, et même définitif pour certaines nappes captives.
Lorsque cette ressource est utilisée pour la production d’eau potable, l’abaissement du niveau de la nappe peut provoquer une diminution des volumes d’eau potable produits, et même une interruption en cas de tarissement. Dans les zones où il n’existe pas de ressource alternative, cela peut conduire à une rupture d’approvisionnement en eau potable.
Plus largement, tous les usages de l’eau et des milieux peuvent être affectés par le mauvais état quantitatif d’une nappe souterraine (en savoir plus sur les usages de l'eau), en raison notamment de la survenue plus rapide des épisodes de sécheresse (en savoir plus sur le risque de sécheresse). Des restrictions de prélèvements peuvent être mises en œuvre si les ressources sont insuffisantes pour satisfaire tous les usages (en savoir plus sur les prélèvements) et voir des conséquences sur les activités industrielles, agricoles ou de loisirs.
Heureusement, des solutions existent pour protéger le niveau des nappes et éviter leur tarissement (en savoir plus sur la protection des eaux souterraines).